Un guide bienveillant pour les parents face aux changements scolaires et émotionnels
Un changement qui bouscule toute la famille
Votre enfant vient d’entrer au collège.
Il grandit, s’affirme… et pourtant, vous le sentez parfois inquiet, fatigué, ou même distant.
Les devoirs prennent plus de temps, les remarques deviennent plus brèves, les émotions plus fortes.
Vous avez l’impression que quelque chose a changé.
Et c’est vrai : le passage de l’école primaire au collège est une étape majeure.
Au Japon, on parle de « la muraille de la première année de collège ».
En France aussi, l’arrivée en 6ème (ou en 5ème selon les systèmes) représente un bouleversement pour beaucoup d’élèves – et leurs parents.
Mais rassurez-vous :
vous n’êtes pas seul·e, et vous avez un rôle précieux à jouer.
Que se passe-t-il lors de l’entrée au collège ?
Des attentes scolaires plus élevées
L’emploi du temps change, les enseignants sont différents pour chaque matière, les devoirs sont plus nombreux, l’autonomie est plus sollicitée.
Même les enfants qui avaient de bons résultats en primaire peuvent soudain se sentir dépassés.
« Je ne comprends plus rien. »
« J’y arrive pas. »
Ces phrases sont fréquentes – et traduisent souvent un mélange de doute, de fatigue et de peur de l’échec.
Une période de bouleversements émotionnels
Le collège, c’est aussi le début de l’adolescence.
Votre enfant peut devenir plus sensible, plus critique, plus secret.
C’est le début du besoin d’indépendance… mais aussi d’un grand besoin d’être compris.
Signes courants :
- Variations d’humeur
- Retrait ou colère
- Difficulté à parler de sa journée
Ces comportements ne sont pas anormaux.
Ils signalent une transformation profonde – parfois difficile à vivre, des deux côtés.
Une relation parent-enfant qui évolue
Vous souhaitez aider, mais vous avez parfois l’impression de déranger.
Vous posez des questions, mais vous n’obtenez que des réponses brèves ou fermées.
Pas d’inquiétude :
ce n’est pas que vous faites mal les choses – c’est juste une nouvelle étape.
Comment savoir si votre enfant traverse une période difficile ?
Il dit : « Je n’y arrive pas », « Je comprends rien »
Derrière ces mots, il y a souvent :
- Une perte de confiance en soi
- Une peur de décevoir
- Une surcharge émotionnelle
Plutôt que de chercher une solution rapide, commencez par écouter.
Il ne parle plus de l’école
Les réponses deviennent vagues :
« Ça va. »
« Normal. »
Cela ne veut pas dire que votre enfant ne veut pas parler.
Mais il a peut-être besoin d’un espace sans pression pour s’exprimer.
Il semble stressé, fatigué, irritable
Les signes d’un malaise peuvent inclure :
- Troubles du sommeil
- Repli sur soi
- Refus de faire les devoirs ou d’aller au collège
Ce sont autant d’alertes que quelque chose ne va pas.
Que peuvent faire les parents ? Des gestes simples et puissants
1. Écouter avant de conseiller
Évitez les questions stressantes comme :
- « Tu as fait tes devoirs ? »
- « T’as eu quelle note ? »
Essayez plutôt :
- « C’était une journée fatigante ? »
- « Tu veux m’en parler ? Je t’écoute. »
L’empathie vaut souvent plus qu’un long discours.
2. Valoriser l’effort, pas uniquement les résultats
Dites-lui :
- « J’ai vu que tu as passé du temps à réviser. Bravo. »
- « Même si c’est difficile, tu continues. Je suis fier·e de toi. »
L’enfant a besoin de savoir que son travail est reconnu, pas seulement ses notes.
3. Rester un soutien, pas un sauveur
Quand votre enfant se confie, il n’a pas forcément besoin d’une solution immédiate.
Juste de sentir qu’il peut parler librement.
Essayez :
- « Je comprends que ce soit dur. »
- « Merci de me l’avoir dit. »
Être une oreille bienveillante est souvent le plus beau des soutiens.
4. Créer une routine d’apprentissage rassurante
Une organisation simple peut redonner un sentiment de contrôle :
- Définir un temps de travail régulier (ex. : 30 minutes après le goûter)
- Fixer de petits objectifs (ex. : revoir 5 mots de vocabulaire)
- Célébrer les petits progrès ensemble
5. Revenir sur les bases si nécessaire
Parfois, le mal-être scolaire vient de lacunes plus anciennes.
Si nécessaire :
- Revoir ensemble les notions des années précédentes
- Utiliser des supports adaptés au niveau de l’enfant
- Positiver le retour en arrière :
« Recommencer, c’est mieux comprendre. »
6. Chercher de l’aide extérieure
N’hésitez pas à :
- Contacter les enseignants
- Solliciter un accompagnement scolaire ou un psychologue scolaire
- Parler avec d’autres parents
Demander de l’aide, c’est donner à votre enfant l’exemple qu’on peut être fort même en étant vulnérable.
Conclusion : on apprend à grandir ensemble
L’entrée au collège est un changement profond – pour votre enfant, mais aussi pour vous.
Acceptez que vous fassiez des erreurs.
Soyez patient·e, présent·e, et surtout, bienveillant·e.
Ce que votre enfant retient le plus, ce n’est pas votre perfection.
C’est votre regard qui dit :
« Je crois en toi. »
Et cela, c’est ce qui l’aide à avancer, jour après jour.
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